Les Seli’hot sont des prières de supplications qui rappellent les besoins de l’homme mais aussi sa petitesse et ses faiblesses. En récitant les Seli’hot, le Juif procède à une introspection approfondie qui lui permet d’aborder la nouvelle année avec la crainte et l’humilité requises.
L’auteur du Choul’han ‘Aroukh (Ora’h’ Haïm 581,1) écrit : « Il est d’usage de se lever à l’aube pour dire des seli’hot et des supplications depuis Roch ‘Hodech Eloul jusqu’à Yom Kipour. Notre coutume est de commencer le 2 Eloul.» Le Rema note : «L’usage des ashkénazes est différent. Chez eux, on commence à sonner du chofar Roch ‘Hodech Eloul, après l’office de Cha’harit. Dans certains endroits, ils sonnent aussi du chofar le soir. Et ils se lèvent à l’aube pour dire les Seli’hot le dimanche qui précède Roch Hachana. Si cette fête tombe un lundi ou un mardi, ils commencent le dimanche de la semaine d’avant.» Il faut être miniyane (quorum de 10 hommes majeurs) pour réciter certains passages des Seli’hot. Le Rema ajoute : « Pour les Seli’hot et les Jours Redoutables, on veillera à rechercher l’officiant le plus digne, le plus érudit et le plus méritant possible. Il doit avoir au moins trente ans et être marié. Cependant, tout Juif est admis, à condition d’être accepté par la communauté. En revanche, on ne répond pas Amen à celui qui s’impose comme officiant par la force. En outre, l’officiant rend quitte chaque fidèle par sa prière. S’il a un ennemi qu’il ne veut pas rendre quitte, même ses amis ne seront pas quittes par sa prière. »
Le meilleur moment pour réciter les seli’hot est à partir de la moitié de la nuit juive (‘hatsot layla) jusqu’à un moment appelé «achmoret ha-boker» qui est l’équivalent plus ou moins de ce que l’on appelle l’aube, car c’est un moment de miséricorde. En revanche, il est interdit de les lire avant le milieu de la nuit. Avant de lire les seli’hot, il faudra penser à réciter les bénédictions du matin, y compris la bénédiction de la torah, car les seli’hot contiennent des versets que l’on ne peut réciter sans avoir dit ces berakhot. On a l’habitude de sonner du chofar pendant ou à la fin des seli’hot afin d’inciter au repentir. En effet, le mois d’Eloul est le moment le plus approprié pour examiner sa conduite, consacrer plus de temps et d’attention à l’étude de la Torah et aux bonnes actions. L’essentiel des Seli’hot en Eloul est constitué par la récitation des treize attributs de la Miséricorde – El Ra’houmve’hanoun… – dont la lumière se révèle ce mois-là. On y trouve une allusion dans la valeur numérique du mot Eloul selon le système de « la petite guematriya » qui, comme indiqué précédemment, est égale à 13, évoquant les treize attributs de miséricorde.
Certains ont l’habitude de réciter chaque jour du mois d’Eloul le psaume 27 « De David. L’Eternel est ma lumière et mon secours », parce que l’on y trouve une allusion aux fêtes du mois de Tichri, comme l’expliquent nos Sages (Vayikra Raba 21,4) : אורי , «Ma lumière», c’est Roch Hachana. Généralement, un jour de jugement n’est pas lumineux pour un accusé. Mais pour nous, il est éclairé par la lumière originelle, datant de la Création du monde, qui s’étend sur la nouvelle année tout entière. Il est aussi illuminé par notre conviction de recevoir un jugement favorable. וישעי « et mon secours », c’est Yom Ki-pour, jour du salut. Et la suite: , « Car Il m’abritera sous Sa souca », fait allusion à la fête de Soucot. A la fin de ce psaume (au verset 13), on trouve une allusion au mois d’Eloul dans le mot לולא, anagramme du mot אלול.
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