Pourim 2021

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A l’approche de Pessa’h, la fête de notre liberté, nous voilà connectés à nouveau à cette histoire de plus de 3300 ans qui a marqué une étape essentielle de notre Histoire. Curieusement, l’aliment essentiel censé nous rappeler cette glorieuse épopée de la Sortie d’Égypte n’a pas de goût, est composé uniquement de farine et d’eau et doit être cuit très rapidement. On aurait pu imaginer un plat plus sophistiqué, mijoté durant de longues heures, composé d’ingrédients raffinés et rares… « Parce que la pâte de nos ancêtres n’a pas eu le temps de monter » : telle est la raison officielle de notre attachement à la Matsa, cette galette ronde et plate, si simple mais parée de toutes les qualités : l’aliment de la foi, l’aliment de la guérison, l’élimination de l’égo qui gonfle et se remplit d’air, la soumission de l’esclave qui n’est pas maître de son temps… Ou plutôt si ! Notre liberté ne consiste pas à nous étaler et à remplir notre environnement de notre personnalité. Ce n’est pas non plus une paresse déguisée. La liberté, c’est le développement de toutes nos capacités pour le bien de tous et d’abord pour notre propre bien.

Pessa’h n’est que le commencement, le début de l’apprentissage de cette liberté attendue pendant les 210 ans d’esclavage en Égypte. Il ne suffit pas de ne plus être asservi, il faut encore savoir quel chemin choisir et s’y tenir – quelles que soient les difficultés – réelles ou imaginaires. C’est là le sens du compte des 49 jours de l’Omère, avec une progression lente mais continue : après « le saut » de Pessa’h, il s’agit de développer les acquis de la même manière qu’on surveille les avancées d’un enfant qui procèdent parfois par à-coups mais toujours dans le même sens, vers le même but.