LA ALIYA ET LA YERIDA (L’EMIGRATION ET LE RETOUR)

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Yerida est le terme utilisé pour décrire l'acte de quitter Israël pour s'installer dans un autre pays. Le terme signifie
Bien que moins fréquente que la Aliyah, la Yerida est un phénomène significatif, avec diverses raisons personnelles, économiques, ou de sécurité invoquées par ceux qui choisissent de partir. Elle est parfois vue d'un œil critique par la société israélienne, mais elle reflète aussi la complexité des choix individuels et des identités dans un monde globalisé.

Le verbe français migrer qui indique une mouvance ou un déplacement est souvent précédé
de « ex » ou de « in » selon que l’on désire indiquer par-là, que cette transposition s’effectue vers l’extérieur d’un pays par exemple ou précédé de « in » indiquant « vers » ou à l’intérieur d’où : émigration – sortie d’un territoire- ou immigration –arrivée dans un
territoire pour y vivre…
Le mouvement d’émigration de France a mis les médias français en éveil. Mais les mauvais
esprits veillent et guettent l’écueil. Certains de ces émigrants au bout de quelques mois
reviennent en France. Ils cherchent à en connaître les raisons et alors, aussitôt se lèvent des boucliers venus d’horizons différents de France, d’Israël, des bouches s’entrouvrent pour donner des raisons qui, à mon avis n’existent pas : car on essaye de donner des raisons globales à des problèmes qui ne sont que des questions individuelles, personnelles et privées qu’il s’agisse de la volonté et de la prise de position d’émigrer ou d’immigrer. De partir ou de revenir.

Et ceci pour une seule et unique raison : le départ de France n’est pas obligatoire. Vivre en France est pour la plupart des Juifs une continuité depuis plusieurs générations voire plusieurs siècles de familles ayant choisi la France pour y vivre à l’abri de pogroms et d’autres exactions subies par eux-mêmes ou leurs pères en Europe de l’Est. En
fuyant la Pologne, la Russie, la Lituanie, et d’autres pays comme ceux-ci, les Juifs claquèrent la porte derrière eux en sachant qu’il n’y avait pas d’autre solution et qu’un retour en arrière n’était pas envisageable et que partir est leur seule planche de salut. Lorsqu’après la crise de Suez les Juifs ont fui l’Egypte, la Tunisie, la Lybie ou le Maroc et plus tard lorsqu’en 1962, la porte claqua derrière le dernier français (juif ou pas d’ailleurs), celui qui abandonna son pays natal a su que le dernier regard jeté par-dessus l’épaule serait la dernière image qu’il emporterait de ce pays où il naquit et vécut et il sut encore que coûte que coûte il lui faudrait lutter pour « faire son trou » ou pour y « faire sa place » et coûte que coûte s’habituer à la langue qui était la même mais avec un accent teinté d’aïl et d’anisette, avec des expressions qu’on ne comprenait que « là-bas », chacun a compris qu’il serait incompris et qu’il n’y avait pas lieu de comparer ni l’ardeur du soleil et la présence du brouillard et de la grisaille, ni l’odeur de la mer contre celle du fuel, ni celle du poisson frais contre celle du
congelé.

Mais, tout le monde s’y est mis en n’accordant aux souvenirs de là-bas qu’un pincement au cœur mais en se consacrant désormais à l’avenir, quitte à changer de métier, de branche, quitte à faire un cours spécialisé pour acquérir une nouvelle profession.
Je ne dirais pas que là où le bât blesse est qu’aujourd’hui celui qui veut « monter » en Israël est quelqu’un qui a la possibilité contrairement à ses géniteurs de revenir en arrière et de revenir en France. Non, je n’aurai pas cette indécence. Car…… En Israël, grâce à D, beaucoup de gens, au fil des années, ont fait leur aliya et ont compris comme tous ceux qui ont fait le choix de changer d’horizon qu’en partant, on doit opérer un changement radical dans la langue, la mentalité, les coutumes, les lois, les emplois et les salaires et tout ce qui concerne les lois salariales etc…

Si un Français allait vivre au Qatar il doit savoir que là-bas il ne jouira pas d’un long week-end mais seulement du vendredi.

En allant aux Etats Unis, il lui faudra apprendre la langue sur ses propres deniers, il ne jouira pas d’une sécurité sociale avec tous les avantages qu’elle offre aux français (ou aux autres).

Alors, pourquoi, dites moi pourquoi dès qu’un Juif arrive en Israël soudain, RIEN ne va, RIEN ne lui convient ?

S’il s’agit du prix de certains produits auxquels ils étaient habitués en France et qui ne sont, somme toute, que des « produits exotiques » pour l’Israélien courant (encore que depuis au moins vingt ans on trouve facilement des baguettes, des croissants, des camemberts et même du roquefort) évidemment, les esprits chauvins et chagrins prétendront qu’ils n’ont pas le même goût !!!

Lorsque la Kouppat Holim (Caisse de Maladie) permet d’aller chaque jour consulter des
médecins, spécialistes etc… faire des radios, des examens de laboratoires etc…..
gratuitement ou moyennant le « ticket modérateur » qui ici s’intitule « participation aux
frais » ou d’avoir des médicaments même parmi les plus chers moyennant une PAF, les
Français rouspètent : le médecin est froid : « il ne m’a même pas demandé de me
déshabiller » !!!! Mais il a posé des questions ?

Pour arriver à un diagnostic ? Et, lorsqu’il y a un doute has veshalom, il n’hésitera pas à envoyer le patient aux urgences ou directement en hospitalisation !!!!

Ce qui ne convient pas aux français non plus c’est qu’on leur donne des classes d’oulpan
gratuit pour apprendre la langue de manière à s’intégrer dans la société israélienne
seulement voilà, ils restent entre eux et ne font pas d’ efforts pour s’intégrer et continuent à se fréquenter entre français et surtout à comparer : je gagnais tant d’argent là-bas alors qu’ici..!!!!
Alors, je sais que tout le monde n’est pas prêt à faire d’ efforts, je sais qu’on peut avoir des
angoisses lorsque l’on voit des portes se fermer, ou lorsque l’on voit que cela va être
difficile voire même très difficile, je sais que la tentation est grande de retourner en France,
même si l’on n’a pas toujours l’assurance de retrouver le même boulot, le même logement,
je sais aussi qu’en France le prix de l’immobilier – surtout dans certaines régions – est en
chute libre alors qu’en Israël les prix sont beaucoup plus élevés. Je sais tout cela, mais, faites confiance à Dieu, parlez-Lui et demandez-Lui Son Aide : Il vous aidera car c’est ce qu’Il fait pour tous ceux qui s’adressent à Lui, si vous « montez » en couple : main dans la main réconfortez-vous et entraidez-vous mais surtout, SURTOUT, si vous n’y arrivez pas pour x millions de raisons, ne vous mettez pas en cause et n’incriminez pas non plus Israël qui est votre maison aujourd’hui ou dans dix ans !!!!

Car, Israël mettra tout en œuvre pour accueillir les Juifs peu importe d’où ils viennent mais il ne faudra pas attendre de faire des merveilles avec les faibles moyens dont le pays disposera pour le cas où il y aurait un cas d’urgence.

D’autre part, ne croyez surtout pas que TOUT vous est dû !

Pourquoi TOUS LES DIPLOMES FRANÇAIS seraient ils reconnus ? Les systèmes fiscaux, comptables, juridiques, médicaux etc. ne sont pas basés sur les mêmes critères qu’en France, les enseignants, médecins, avocats, comptables et autres professions libérales venant de Russie ou d’ailleurs doivent passer des concordances en Israël, alors, pourquoi pas les Français ?

C’est la raison pour laquelle j’ai toujours conseillé de venir en Israël de son plein gré et d’y
rencontrer – chacun à son tour les difficultés inévitables d’une migration – plutôt que d’y
être acculé tous ensemble comme cela s’est produit en 1962 après l’Indépendance de
l’Algérie…..
Caroline Elisheva REBOUH