Portrait d’Alyah : Ilana, de Marseille à Netanya

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Ilana (prénom d’emprunt), 33 ans, originaire de Marseille et vit aujourd’hui à Netanya avec son mari et ses deux enfants. « En septembre 2023, je fête mes dix ans d’alyah. » Ilana, aujourd’hui complètement intégrée à la vie sociale et professionnelle israélienne, a la particularité qu’avant de faire son alyah, elle n’avait jamais mis les pieds en Israël !

« Je venais de finir mon BTS, mes études. Et mon frère avait décroché son Bac après une scolarité au Gan Ami où le lien avec Israël est très fort. Il avait envie de partir. Ni une, ni deux, je lui ai dit « Je pars avec toi ». Sur un « coup de tête ». Leurs parents les accompagnent pendant les fêtes de Tichri. Et pendant Hol Hamoed, ils cherchent un appartement et le trouvent. Dès lors, une nouvelle vie commence pour la jeune femme traditionnaliste.

« Mon frère faisait sa vie, il était en alternance avec l’école hôtelière Vatel (ndlr : qui n’existe plus aujourd’hui à Tel Aviv) à Tel Aviv. » Mais les premiers temps sont durs : « Mon frère est encore un enfant à ce moment-là. Ou presque. Dans les administrations, dans les commerces, personne ne parlait français. » Et il lui fallait décrocher un job pour pouvoir payer le loyer. La jeune trentenaire se retrousse les manches, elle se débrouille avec ses notions d’hébreu, adapte son CV, orienté dans la relation clients.

Un premier miracle arrive. Il y a des travaux dans l’immeuble, elle discute avec l’un des ouvriers qui lui confie que son fils cherche une hôtesse d’accueil pour son entreprise, un poste à mi-temps qui nécessite surtout de répondre au téléphone. Un travail qui va lui permettre de reprendre ses cours d’hébreu à l’oulpan. Six mois plus tard, elle est fière d’avoir sa « téouda zéout », sa carte d’identité israélienne. Elle enchaîne les boulots. Sa sœur va rejoindre la fratrie en Israël tandis que son frère retourne vivre en France.

Et ce sont, à leur tour, les parents d’Ilana qui s’installent sur la terre d’Israël. Entre temps, via un groupe de rencontres pour célibataires sur Facebook, elle se lie avec un jeune homme vivant à Sarcelles. Il connaissait bien Israël pour avoir une grande partie de sa famille à Jérusalem. Il avait d’ailleurs une première fois tenté de faire son alyah. Cela n’avait pas marché. La seconde fois sera la bonne. Ils fixent une date de mariage. Il veut vivre à Jérusalem, elle est installée à Netanya. Ils finiront par choisir cette option-là.

Le mari d’Ilana va travailler rapidement dans l’usine de production de charcuterie familiale et développe parallèlement une activité dans la sécurité, l’installation de climatiseur. « Il n’a pas eu besoin de faire d’oulpan, il est intelligent, il apprend vite. Il s’est réapproprié l’hébreu de la rue. Tout est possible ici en Israël. Tout s’apprend. On nous donne une chance même si on n’avait pas d’expérience. Contrairement à la France. » Aujourd’hui, après avoir eu deux enfants, Ilana vit toujours à Netanya avec son mari et occupe un poste de responsable marketing dans une société israélienne. « Je manage l’équipe francophone ».