Le nom de la fête porte une double signification : ‘Hanouccah signifie en hébreu « inauguration », mais peut également se décomposer en « ‘Hanou» suivi des lettres Kaf et Hé, qui, ensemble, ont une valeur de 25. Cela rappelle le miracle de la victoire sur les Grecs, lorsque les Juifs se sont reposés (« ‘hanou », « ils ont campé ») le 25 (« kaf hé ») du mois de Kislev.
Les Sages du Talmud ont enseigné que la lumière de cette fête continuera à éclairer le Peuple Juif jusqu’à la venue de Machia’h et même au-delà !
Le psaume 30
Ce psaume est celui de l’inauguration du Temple nous le lisons chaque soir après avoir allumé
Mizmor chir-‘hanoukate habbayit léDavid.
Traduction: « Psaume. Cantique de la Dédicace du Temple, par David ».
2e partie. Dans les versets 2 à 4, le psaume nous démontre le scénario qui justifie le chant de joie : l’homme avait coulé sur tous les plans et Hachem l’en a relevé (recensez les 5: chute-ennemis-maladie-abîme-tombeau).
2. Aromimékha, Hachem ki dillitani; vélo-samma’hta oyévaï li
Je T’exalterai, Hachem, car Tu m’as appauvri-relevé; Tu n’as pas réjoui mes ennemis à mes dépens.
3. Hachém Elo-haï, chivâti élékha vattirpaéni.
Hachem, mon D., je T’ai invoqué et Tu m’as guéri.
4. Hachem héélita mine-chéol nafchi; ‘hiyitani miyarédi-vor.
Hachem Tu as fait remonter mon âme du Chéol, Tu m’as permis de vivre, de ne pas descendre au tombeau.
3e partie. Dans les versets 5 à 6, le psaume nous montre David interpelant le peuple pour lui préciser la liaison de ces 3 points: le chant nécessaire de louange et son double motif car nous sommes dans une situation vitale avec deux pôles: un négatif qui est constitué de larmes liées à la colère divine, et ensuite le retour au bonheur.
5. Zémérou laChém ‘hassidav, véhodou lézékher qodcho.
Chantez vers Hachem, vous Ses amants, louez pour le souvenir de Son saint Nom
6. Ki régâ béapo, ‘hayim birétsono.
Baêrev yalin békhi, vélaboqér rinna.
Car sa colère ne dure qu’un instant, mais la vie est dans Sa volonté. Le soir dominent les pleurs et le matin c’est l’allégresse.
Ainsi, David alterne entre parler en style personnel « je » ou « je-TU », et parfois il généralise son expérience à tout le peuple. C’est que notre expérience à tous est identique, bien plus nous sommes tous et chacun des parties d’un ensemble qui a à trouver sa juste place envers Hachem et pour faire réussir le monde et ne pas nous détruire tous, car c’est notre tendance spontanée à tous. Cela étant compris, David peut rédiger ses psaumes pour rejoindre l’expérience de chacun et, didactiquement, il nous expose son expérience pour qu’elle nous serve. C’est pourquoi il a rédigé ses psaumes sous une forme très vivante mais qui recouvre toujours l’expérience de tous les humains en tous les siècles et en tous les lieux. Chacun peut donc y prendre appui et y trouver l’outil pour bien vivre selon la Torah.
David nous demande de ne pas quitter la perception que, dans la bonté divine, le malheur ne pourra pas durer mais ne sera qu’une phase. Mais comment cela se fera t-il ?
4e partie. Dans les versets 7 à 8,
le roi David décrit, pour nous enseigner cela, son exemple personnel, les phases qu’il a suivies : d’abord auto-assurance ne correspond pas à la réalité et imaginant que sa stabilité dépend uniquement de lui et de sa réussite personnelle, puis brusquement l’éclatement de la difficulté, destruction, et du désespoir ; en fait, agissant ainsi, David avait repoussé le maître de la vie et celle-ci s’effondrait. Il pose nettement le problème de son côté, dans son erreur de compréhension de la réalité
7. Vaani amarti véchalvi, bal-ammout léôlam.
Et moi, j’avais dit dans mon calme, jamais je ne chancellerai.
8. Hachem, birétsonékha héêmadta léhareri ôz
histarta fanékha, hayiti nival
Hachem, dans Ta volonté bonne tu avais établi ma montagne avec force,
Tu as caché Ta face, j’ai été perturbé totalement.
5e partie. Dans les versets 9 à 11,
le roi David nous montre que nous continuons selon notre erreur d’appréciation et nous accusons presque Hachém et le supplions d’arrêter. Mais, en fait, il demande aussi totalement l’aide de Hachém dans son désarroi puisqu’il n’est pas capable de bien se poser. Il supplie alors comme un enfant perdu.
9. Elékha Hachem éqra, véél-Ado-naï ét’hannane
Vers Toi, Hachem, je crie et invoque, et versAdo-naï je supplie.
10. Ma-bétsâ bédami, béridti él cha’hate
Hayodékha âfar, hayaguid amitékha.
Quel intérêt as-Tu envers mon sang, envers ma descente vers la tombe?
Est-ce que la poussière Te loue? Dit-elle Ta bonté?
11. Chémâ-Hachem vé’hannéni, Hachém hayé-ôzer li.
Ecoute, Hachem, et accorde-moi Ta bonté. Hachem soit une aide pour moi.
6e partie. Dans le verset 12,
le roi David nous montre que l’attitude qu’il a prise en se remettant dans l’axe juste, fait que Hachem peut exercer la puissance de Sa bonté envers la créature, le délivrer des tracas et lui rendre la joie. En somme, l’homme redevient ce qui était le but de la Création, il devient sanctuaire bien réglé, et nous comprenons que cela concerne la dédicace du Temple. Il devient le Temple lui-même et sa pureté du cœur comme celle de l’huile d’olive, tout cela valait de dire ce psaume à ‘Hanouka.
12. Hafakhta mispédi léma’hol li, pita’hta saqi vatéazéréni sim’ha.
Tu as échangé mon deuil en danse de joie pour moi, Tu as ouvers mon vêtement de deuil et tu m’as ceint de joie.
7e partie. Dans le verset 13
le roi David conclut: c’est ainsi que je viens de le décrire que l’on aboutit à la joie et que l’on peut s’y maintenir toujours et pour toujours. Le psaume s’est joué en 13 versets comme la liste des 13 expressions de la bonté de D. envers nous révélées à Moché rabbénou.
13. Lémaâne yézammékha khavod vélo yidom,
Hachem, Elo-haï léôlam odéka.
En raison de tout cela, la gloire chantera et ne s’endormira jamais plus,
Hachem, Mon D. toujours toujours je Te louerai.
Dans son commentaire sur les psaumes, intitulé Yossef Téhilote, le ‘Hida montre que les lettres initiales (raché tévotes) des trois premiers mots du psaume (mizmor chir ‘hanoucate) correspondent aux trois objectifs que voulaient combattre les Grecs dans la culture juive: le mém de mizmor correspond à la mila (circoncision), le chine de chir correspond au chabbate, le ‘héit de ‘hanoucate correspond à la fête de Roch ‘hodech. Et ces trois interdictions se changèrent en miracle et en victoire dans la joie.
Et l’ensemble des lettres initiales de ce premier verset l’indiquent bien: elles forment ensemble le mot , vers la joie.
Le ‘Hida veut souligner par-là que ce psaume composé par David nous témoigne que la protection de Hachem est tellement grande et assurée que le Roi David a vu ces événements et leur issue heureuse et a voulu les inscrire dans son psaume justement consacré à la dédicace du Temple qui fut ensuite le moment où cela s’est joué.
Cela nous indique que la Présence divine ou Chékhina est toujours avec Son peuple Israël, et ce mot sim’ha (joie) dans lésim’ha est un nom de la Chékhina.
Le ‘Hida va jusqu’au bout de cette lancée sur le premier verset et souligne que le dernier mot David dans (léDavid, à David ) a la guématria de 42 et ce nombre est celui des lumières utilisées sur la ‘hanoukia pendants la fête. Le ‘Hida veut nous montrer par tout cela quelle cohérence et assurance totale il y a dans cette joie et dans cette victoire. Que cela nous soutienne constamment, et que nous restions branchés sur cette lumière qui est joie.
Cette idée est encore rendue autrement dans le psaume, par le mot li (« pour moi ») qui y revient plusieurs fois, allez le constater (versets 2, 11, 12). Et le Middrache Vayiqra Rabbah 2,2 explique l’importance du choix de ce mot, par cette régle d’interprétation du texte:
« bé khol maqom ché néémar li, éino zaz léôlam lo va ôlam ha zé vé lo laôlam ha ba (dans tout endroit où il est écrit ce mot li, ce dont il est parlé restera stable et assuré et ne bougera pas ni en ce monde-ci, ni dans le monde à venir) ».
Cela nous montre que la lumière que nous espérons, sur laquelle nous travaillons ainsi avec persévérance en ces jours de ‘Hanouka, nous apportera avec assurance ce qu’elle promet, et cela dans ce monde-ci et dans le monde à venir.
Le middrache apporte les références qui le prouvent et que vous pouvez étudier, je vous les donne dans l’ordre où les inscris le middrache: Jérémie 31,20 – Chémote 40,15 – Bémidbar 8,14 – Vayiqra 35,55 – Chémote 25,2 – Bémidbar 3,13 et 11,16 – Vayiqra 35,23 – I Rois 11,36 – I Samuel 16,1 – Chémote 25,8 et 20,21 – Vayiqra 28,2 – Chémote 30,31.
Voilà de quoi méditer et nous renforcer.
N’oublions pas: victoire-assurance-lumière-joie-constance perpétuelle-Chékhina.
Nous comprenons maintenant pourquoi la tradition nous demande de passer au moins 30 minutes à regarder la lumière, pour recevoir toutes ces bontés et prendre le temps de les assimiler. Ce n’est pas du tout simplement allumer les bougies, chanter un chant, donner des cadeaux et papoter. Il y a cela et plus!
La cavana : l’intention qui accompagne l’allumage des bougies de la fête de ‘Hanouka
• intention de réaliser la mitsva demandée.
• intention de corriger les atteintes qui ont été portées à la racine (choréche) des choses dans le monde d’en-haut (ôlam êliyone).
• l’intention de l’allumage de la lumière de ‘hanouka (adlaqate nér ‘hanouka) est subdivisée en intention concernant la lampe (nér), intention concernant l’huile (chéméne) et l’action de la placer (assamate hachéméne), intention concernant la mèche (pétila) et l’action de la placer (hassamate happétila), intention concernant l’allumage de la mèche (adlaqate happétila), l’intention concernant la montée de la flamme âliyate hachalhévéte).
• l’intention de comprendre et participer à ce que les Sages ont mis dans les mots qui composent la bénédiction :
– les 3 unions des noms de D. qui sont exprimées dans la guématria du mot nér (lampe),
– le nom saint na’hal composé des 3 initiales de la bénédiction léhadliq nér ‘hanouka et qui réfère au sens de la fête où la bonté l’emporte sur le mal (mêmes initiales dans le verset notsér ‘hésséd laalafim « accorde bonté aux milliers » de créatures); comme nous l’avons exposé en fin du commentaire de la paracha Miqéts. En effet, na’hal signifie en hébreu, le ruisseau ou le torrent et indique le flux total de la bénédiction du descend d’en-haut comme il est dit dans le verset 74, 15 des psaumes, ata vaqaêta maêyane vana’hal « Toi tu as fait la source et le torrent ».
A ‘Hanouka, nous faisons descendre cette lumière d’En-haut vers notre monde d’en-bas en la prenant du chaméch placé en position supérieure sur le chandelier, la ‘hanoukia.
Cette manifestation de la bonté divine étant exprimée par le nom de D. El, il est expliqué dans ce texte préalable que le doublement de ce nom puisqu’il correspond à la bonté dans le monde d’en-haut et dans notre monde, est égal à la guématria des lettres chine ayine qui ont une guématria de 470 dans toutes leurs lettres. Et ces deux lettres sont comprises dans le texte de la prière, dans le mot âssa de la bénédiction qui dit : ché âssa nissim, « qui as fait des miracles ».
Evidemment, ce texte du siddour (livre de la prière) est un abrégé des commentaires du Ari, zal. Cela est donné en abrégé au peuple pour inciter chacun à aller étudier afin de comprendre toute la richesse de ce qui est dit et fait.
Ainsi, la bénédiction de ‘Hanouka, dans la version sépharade qui est prise comme référence par le Ari comporte 13 mots en référence aux 13 termes de ra’hamim, de miséricorde de D. et aussi à la guématria du mot ahav, l’amour.
Chaque terme de la seconde bénédiction, comme le mot nissim comporte les mêmes richesses de contenu et d’enseignement. Il va de soi que ce n’est pas le lieu d’ouvrir cet enseignement ; ceci est donné, strictement à partir du siddour public pour donner à comprendre ce qu’est l’intention dans la prière, et pour indiquer comment et auprès de qui étudier. L’évènement historique n’est qu’un lieu et temps de ces dynamiques et il n’est pas le fait célébré. Il est célébré pour nous enseigner et pour nous apporter la bénédiction et le bonheur dans le monde, comme il est dit : assaguévéhou ki yadâ chemi, (psaume 91, 14) « Je le grandirai car il connaît Mon nom ».
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