Les lois de pureté

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L’intimité conjugale

La prétendue incompatibilité entre sexualité et spiritualité – plus précisément, leur nature antithétique – est une notion qui, bien qu’extérieure à la pensée juive, est cependant attribuée par beaucoup à la philosophie juive, dans le cadre d’une plus vaste prétendue “morale judéo-chrétienne”, en réalité totalement mythique. Peu de sujets ont causé autant de tort que cette méprise largement répandue.

Les rapports conjugaux sont le Saint Temple des relations humaines à l’opposé des dogmes chrétiens, dans lesquels le mariage est vu comme une concession à la faiblesse de la chair et où le célibat est élevé au rang de vertu, la Torah accorde au lien conjugal une place particulièrement élevée et sainte.

Dans le cadre de cette union consacrée, l’expression de la sexualité humaine est une injonction, une mitsva. C’est même la toute première mitsva dans la Torah et elle est considérée comme l’un des comportements humains les plus saints.

En effet, la sexualité humaine offre l’opportunité de créer une nouvelle vie, de concevoir un nouveau corps et de faire descendre du ciel une nouvelle âme. Par leur union, l’homme et la femme participent à un projet qui les dépasse ; en transcendant leur ego, ils s’élèvent jusqu’à toucher au divin. Ils s’inscrivent dans un partenariat avec D. ; ils s’approprient pour ainsi dire l’attribut divin du Créateur. De plus, la sainteté de l’union reste entière même lorsque l’aptitude à concevoir n’est pas présente : au plan métaphysique, l’acte et son potentiel restent liés.

La sexualité humaine est un élément essentiel dans la vie d’un couple marié, c’est le langage et l’expression de l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Une relation forte entre un mari et son épouse constitue non seulement la charpente de leur famille, mais elle est également un élément intrinsèque de la civilisation du monde entier. Car les bénédictions de confiance, de stabilité, de continuité, et au bout du compte, de communauté dépendent de l’engagement de l’un envers l’autre et envers un avenir commun.

En réaffirmant leur engagement, dans leur intimité, les époux contribuent au dynamisme et à la santé de leur société, de l’humanité tout entière et finalement à la réalisation du projet divin : un monde rendu parfait par l’homme. À travers l’unité de leur couple, ils deviennent créateurs de paix, d’harmonie et de salut – à une échelle microcosmique certes, mais avec des répercussions macrocosmiques – et, en tant que tels, ils sont engagés dans la plus sacrée des missions.

À la lueur de ce qui précède, on comprend pourquoi les relations maritales sont souvent comparées au Saint Temple des relations humaines. Et l’entrée dans le Saint Temple est – et reste toujours – liée à la pureté rituelle.

Bien qu’actuellement nous ne puissions plus servir D. concrètement dans le Temple de Jérusalem, nous pouvons cependant ériger un espace sacré à l’intérieur de nos vies. L’immersion dans le Mikvé est la passerelle qui conduit à une vie conjugale épanouie.

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