Les sept bénédictions de la cérémonie du mariage et des sept jours suivants
« Baroukh Ata Hachem, Elokénou mélekh aolam, boré péri hagéfen ».
(« Béni sois-Tu Hachem, notre Dieu, Roi de l’univers, qui crée le fruit de la vigne »)
Le fait que la première bénédiction soit boré péri hagéfen nous enseigne que le couple est comparable à une vigne. Pour qu’une vigne produise du vin, il faut la travailler, la piétiner, et ce n’est qu’avec le temps que l’on pourra en obtenir du bon vin. De la même manière, le mariage est une ’’guerre’’. Les débuts sont souvent très difficiles, les différences et les oppositions constituant un défi permanent à relever pour le couple. Le jour de la ‘houpa, Hachem pardonne toutes les fautes des mariés, c’est un renouveau, un moyen de faire page blanche offert au couple. Il est donc important que l’homme et la femme saisissent cette occasion de renaissance et sachent laisser leur passé derrière eux. Il n’est pas demandé au couple de renier ses origines, mais de faire peau neuve afin d’entamer une nouvelle vie. Le mot ‘hatouna (mariage) a pour guématria 499, qui est également celle de ofek ‘hadach, un nouvel horizon. Le mariage, ce n’est plus voir ce qu’il y a derrière, mais aller de l’avant pour découvrir de nouveaux horizons. Ceci est comparable au vin ; pour fabriquer du vin, il faut d’abord arracher les grappes de leur source, de la même manière que chaque membre du couple doit être « arraché » à sa famille respective. Ensuite, il faut piétiner les grappes, dans le couple, chacun va « piétiner » son territoire, le délimiter. La première année du mariage est la plus difficile, mais grâce aux efforts mutuels et au travail sur soi, le couple va se construire et s’affiner avec le temps, tel le vin qui devient meilleur d’année en année.
« Baroukh Ata Hachem, Elokénou mélekh aolam, chéhakol bara
likhvodo ».
(« Béni sois-Tu Hachem, notre Dieu, Roi de l’univers, qui as tout créé
pour Ta gloire ».)
La deuxième bénédiction résume le but de la création du monde. En effet, tout ce qui a été créé dans ce monde ne l’a été que pour la gloire d’Hachem. Pour l’homme, c’est avant tout une mitsva de se marier, au même titre que les autres mitsvot qu’il accomplit. Le mot mitsva vient du mot métsouvé ; l’homme est soumis au mariage. La femme revêt donc une dimension de mitsva pour l’homme, et ce dernier doit la considérer et la respecter comme telle. Il l’épouse en l’honneur de Dieu et ceci représente la plus grande louange pour une femme.
« Baroukh Ata Hachem, Elokénou mélekh aolam, yotser haadam ».
(« Béni sois-Tu Hachem, notre Dieu, Roi de l’univers, qui formes
l’homme ».)
La troisième bénédiction exprime l’un des buts essentiels de l’homme à travers son mariage ; mesurer à quel point il est capable de travailler son humilité. On ne peut réellement mesurer l’humilité d’un homme qu’à travers son comportement envers son épouse. En effet, c’est facile pour un homme d’être humble dans la société, au travail, avec ses amis, par contre, c’est à la maison, avec sa femme, que son réel niveau d’humilité se manifeste. Cette bénédiction comporte le mot adam qui est l’acronyme de :
ומ ירביד בהואסר.
L’homme devra être capable d’accepter les « leçons de morale » de sa femme, c’est ainsi qu’il prouvera sa véritable humilité. Un homme marié pourra d’ailleurs atteindre un niveau beaucoup plus élevé dans son étude de la Torah, par le travail qu’il fait sur lui même. Le midrach Tan’houma sur la paracha de Ekev nous enseigne que la raison pour laquelle Hachem nous a choisis en tant que peuple est que nous sommes le peuple de l’humilité. La perfection du couple Adam et ‘Hava à la création était basée sur l’humilité avant la faute. L’une des raisons de leur divorce, qui a duré 130 ans, a été l’ingratitude d’Adam harichone qui a rejeté la culpabilité de la faute originelle sur sa femme, dépréciant ainsi le merveilleux cadeau que représente une femme pour son mari ! Le but de la création du couple n’était pas simplement l’union de l’homme avec sa femme, mais surtout la raison pour laquelle il a été choisi. Ici, la réponse est : pour son humilité. Donc, la femme représente le véritable défi à relever pour l’homme afin d’atteindre la complétude, puisqu’elle lui permet de mesurer son niveau d’humilité. Lorsque Moché rabbénou a divorcé de sa femme Tsipora, il a été critiqué par sa soeur Myriam et son frère Aharon, à qui Hachem a répondu : « Moché est l’homme le plus humble de tous les hommes de la terre ».
A priori, quel est le rapport ? Dans le cas de Moché qui était l’homme le plus humble de tous les hommes, le challenge du mariage n’était plus nécessaire. D’autres raisons sont citées également ; Moché devait être en contact avec Dieu de jour comme de nuit, il lui était donc impossible d’être en contact avec sa femme, parfois nidda et pouvant le rendre impur. C’est pourquoi Hachem lui a demandé de quitter sa femme et de se marier avec Lui.
(Tefila lé Moché, ich ha Elokim, 3 a)
« Baroukh Ata Hachem, Elokénou mélekh aolam, acher yatsar et haadam bétsalmo, bétsélem dmout tavnito vé hitkin lo miménou binian adé ad. Baroukh Ata Hachem, yotser haadam ».
(« Béni sois-Tu Hachem, notre D-ieu, Roi de l’univers qui a formé l’homme à Son image, selon Son essence et qui a fait de cet homme un édifice éternel. Béni sois-Tu Hachem, qui formes l’homme ».)
La quatrième bénédiction rappelle la création de la femme lorsqu’elle était derrière le dos de l’homme. Cette bénédiction nous fait prendre conscience de la responsabilité du mariage.
Se marier donne la possibilité au couple de devenir responsable. Divorcer par contre, c’est rejeter ses responsabilités – sauf bien sûr dans certains cas. Par exemple, surmonter les moments de crise et se battre pour rétablir la stabilité d’une situation prouve le niveau de responsabilité d’une personne.
Après la cérémonie des kidouchin, le ‘hatan prend la bague et la place à l’index de son épouse. Au moment où elle tend son doigt, dans les cieux, les anges dansent au dessus de la ‘houpa. Lorsque la bague est placée au doigt de la kala, les âmes de l’homme et de la femme s’unissent et la femme devient alors mékoudéchet, sanctifiée pour son mari. L’âme des deux conjoints est contenue désormais à l’intérieur de l’anneau, qui de par sa forme ronde est fermé et symbolise l’union éternelle. La forme de la bague, un cercle, devient infinie dès qu’on pénètre à l’intérieur ; tel un univers sans sortie…
Ainsi, la femme doit toujours porter sa bague pour se rappeler qu’elle n’est plus seule, mais unie à son mari pour un monde d’éternité. Ensuite, la femme offre à l’homme le talith qui représente la lumière du premier jour de la création. Cette lumière a quitté ce monde à cause des mécréants, c’est pourquoi, Hachem a donné à la femme la mitsva de couvrir l’homme de cette lumière originelle.
« Sos tassis vétagel akara békibouts banéa létokha biméera bésim’ha. Baroukh Ata Hachem, mésaméa’h tsion bébanéa ».
(« La femme stérile (Tsion) se réjouira et exultera lorsque ses enfants se rassembleront avec joie en son sein. Béni sois-Tu Hachem, qui réjouit Tsion par ses enfants ».)
Cette bénédiction établit un parallèle entre la femme stérile et Jérusalem qui n’est pas encore reconstruite. Chaque fois qu’un couple se marie, il place une pierre à l’édifice du Bet hamikdach. Le Machia’h ne viendra que lorsque toutes les âmes seront descendues sur terre. Cette bénédiction évoque le rassemblement du peuple juif sur sa terre, mais également les âmes des enfants qui attendent de descendre dans ce monde par l’union des mariages. De la même manière que chaque mariage ajoute une pierre à l’édifice du Bet hamikdach, chaque divorce détruit une pierre de l’édifice. D’après Rabbi Na’hman de Breslev, on ne peut passer sous la ‘houpa sans que cela soit décidé par Hachem, donc il n’y a pas lieu de divorcer, en acceptant la difficulté, on accomplit tout simplement la volonté d’Hachem. Sauf évidemment, si le divorce est inévitable d’après la loi et là, il deviendrait une mitsva.
« Saméa’h tésama’h réim ahouvim, késam’ha’h yétsira’h bégan éden mikédem. Baroukh Ata Hachem, mésaméa’h ‘hatan vékala ».
(« Comble d’allégresse les compagnons chéris, comme Tu as réjoui, jadis Ta créature dans le jardin d’Éden. Béni Sois-Tu, Hachem, qui réjouis nouveau marié et la mariée ».)
L’homme et la femme ont un devoir de se rendre heureux mutuellement. Ici, un rapprochement est établi entre le bonheur des mariés et celui ressenti jadis par Adam et ‘Hava au gan éden. Pour être heureux dans ce monde, il faut être capable de se rappeler du premier couple de la création. Pourquoi cette bénédiction vient-elle rappeler Adam et ‘Hava ? De la même façon qu’Adam était le seul homme sur terre à ce moment-là et ‘Hava, la seule femme, l’homme et la femme qui se marient doivent se considérer mutuellement comme le seul homme et la seule femme sur terre. Il est écrit saméa’h téssama’h réim ahouvim. Le mot réim en hébreu signifie compagnons, amis. La racine de ce mot est ra, mauvais, et nous enseigne que le couple est marié, que ce soit pour le bien ou pour le mal. Nous retrouvons ici l’idée d’ézer kénegdo. Maintenant que nous nous sommes engagés, il faut se battre contre toutes les difficultés et avancer.
Pourquoi la bénédiction se termine-t-elle par méssaméa’h ‘hatan vékala (qui rejouit le marié et la
mariée) ? Les ‘hakhamim nous enseignent qu’en inversant les lettres du mot ‘hatan, on obtient le mot na’hat (satisfaction). Ceci vient nous révéler que le ‘hatan doit procurer de la satisfaction à la kala, faire tout ce qui est en son pouvoir pour la rendre heureuse. Ainsi, il obtiendra tout d’elle et il est intéressant de constater qu’en inversant les lettres du mot kala, on obtient le mot hakol (tout). Lorsque l’homme est prêt à déployer des efforts pour changer, à s’investir pour sa femme (inversant ainsi les lettres du mot ‘hatan) et à lui prodiguer du na’hat, il obtient alors
tout d’elle (hakol), c’est-à-dire, tout le bien qu’elle peut lui apporter.
Les ‘hakhamim nous enseignent qu’en inversant les lettres du mot ‘hatan, on obtient le mot na’hat (satisfaction). Ceci vient nous révéler que le ‘hatan doit procurer de la satisfaction à la kala, faire tout ce qui est en son pouvoir pour la rendre heureuse. Ainsi, il obtiendra tout d’elle et il est intéressant de constater qu’en inversant les lettres du mot kala, on obtient le mot hakol (tout). Lorsque l’homme est prêt à déployer des efforts pour changer, à s’investir pour sa femme (inversant ainsi les lettres du mot ‘hatan) et à lui prodiguer du na’hat, il obtient alors
tout d’elle (hakol), c’est-à-dire, tout le bien qu’elle peut lui apporter.
« Baroukh Ata Hachem, Elokénou mélekh aolam, acher bara sasson vésim’ha, ‘hatan vékala, guila, rina, ditsa vé’hadva, ahava véa’hva, chalom véréout. Mééra, Hachem Elokénou, yichama béarei Yéhouda, ouvé’houtsot Yérouchalaim, kol sasson vékol sim’ha, kol ‘hatan vékol kala, kol mitsalot ‘hatanim mé’houpatam ounéarim mimichté néguinatam. Baroukh Ata Hachem méssaméa’h ‘hatan vékala ».
(« Béni sois-Tu Hachem, notre D-ieu, Roi de l’univers, qui a créé la joie et l’allégresse, le nouveau marié et la mariée, la gaieté, le chant, le plaisir et les réjouissances, l’amour, la fraternité, la paix et l’affection. Hachem, notre Dieu, fais promptement entendre dans les villes de Yéhouda et les rues de Jérusalem, les voix de joie et d’allégresse du nouveau marié et de la mariée, les échos s’élevant du dais nuptial et les chants des jeunes gens au sortir du festin. Bénis sois-Tu Hachem qui réjouis le nouveau marié et la mariée »).
Dans la septième bénédiction (qui correspond à la sefira de malkhout), Hachem nous montre combien est précieuse la mitsva du mariage, combien cette mitsva qui est Sa principale occupation procure de la joie à tout le monde et même dans tous les mondes ! C’est une joie pour Hachem, pour le ‘hatan et la kala, c’est une mitsva qui participe à la guéoula, qui engendre le mazal ainsi que des enfants qui, grâce à cette union, pourront naître dans la pureté, etc. Cette bénédiction tient sur le fait principal qu’Hachem veut donner de la joie au ‘hatan et à la kala afin que leur vie commune débute sous le signe de la réussite. Il est donc primordial durant la soirée du mariage de réserver à Hachem la place d’invité d’honneur, entre autres, de respecter la loi juive de séparer les hommes et les femmes, surtout pour les danses ! Car lorsque, à Dieu ne plaise, les hommes et les femmes dansent ensemble, non seulement la chékhina fuit, mais selon les mékoubalim, le Satan lui-même danse entre eux et note scrupuleusement les noms de tous ceux qui se sont mélangés… Chers amis, soyez conscients de la gravité de cet interdit ; danser avec sa propre femme en public est déjà grave, à plus forte raison avec la femme d’un autre et même avec une femme célibataire ! Profitez des mariages séparés pour participer aux danses afin de réjouir les mariés et de les encourager d’avoir bien fait malgré les pressions des ignorants. Restez près d’Hachem et permettez-Lui de faire régner Sa malkhout (Sa royauté) !
Le mariage est décidé par Dieu, mais les desseins divins peuvent être modifiés d’après nos Sages, par le comportement de la personne. Il est écrit dans massékhet Moed katan 18b que le zivoug d’un individu est fixé 40 jours avant sa conception, mais si et seulement si la personne se comporte selon les préceptes d’Hachem. Lorsqu’une personne marche dans les voies de Dieu, un zivoug adapté à son niveau lui est réservé, mais si elle choisit de descendre de niveau, un autre zivoug adapté à elle l’attend également. Nos Sages nous enseignent que la prière des parents pour le zivoug de leurs enfants constitue leur plus grande arme.
La femme devrait même prier depuis le moment où elle est enceinte pour que son enfant trouve un bon zivoug !
La guématria de zivoug tov, 49, est identique à celle de békhi tov (littéralement un bon pleur). Le nombre 49 fait également allusion ici aux 49 degrés de pureté et d’impureté. Les parents doivent abonder en prières et en larmes afin que leurs enfants soient méritants pour trouver un bon zivoug. Léa iménou, par ses pleurs, a pu changer le cours de son destin. La racine de son âme était Essav, mais ses pleurs et ses supplications ont réussi à la propulser du 49e degré d’impureté au 49e degré de pureté et ainsi, à épouser Yaacov avinou. ‘Hava et Léa ont toutes deux peiné pour obtenir leur zivoug ;‘Hava s’est battue pour récupérer Adam après avoir divorcé de lui pendant 130 ans, et Léa a pleuré ardemment pour mériter le zivoug de Yaacov avinou, alors qu’il ne lui était pas destiné, mais l’était à sa soeur. Le nombre 49 est aussi la guématria de lev tov (bon coeur). Une femme qui voudrait être heureuse avec son mari devrait trouver un mari au bon coeur, comme il est écrit dans la Michna Avot, chapitre 2, verset 9 : « Un homme qui a trouvé le bon chemin est un homme qui a un bon coeur ».