Les sources dans la Torah
Il est écrit au début du traité Sota qu’il y a une contradiction, d’un côté il est marqué que le zivoug, c’est-à-dire trouver qui sera son conjoint, est difficile comme l’ouverture de la mer lors du passage d’Israël dans la mer rouge, et d’un autre côté, il est marqué que 40 jours avant la création de l’embryon, une voix sort du ciel et annonce : « le fils de untel sera marié à untel ». La Guémara répond qu’il n’y a pas de contradiction entre ces deux sentences, l’une parle du premier mariage, l’autre du deuxième. Le premier mariage se fait facilement, car dès l’origine Hachem a déjà fixé l’identité de notre âme sœur ;- Le deuxième dépend des mérites de la personne, car rien n’est défini. La Kabbala explique ce passage : La Guemara dit qu’il ne s’agit pas d’un premier ou deuxième mariage dans la même vie, mais dans deux vies différentes. C’est-à-dire que dans la première incarnation, la personne se marie et trouve son zivoug très facilement, par contre, dans la deuxième, elle porte la trace des péchés de sa première incarnation, pour laquelle elle a dû se réincarner dans cette deuxième vie et ce sont ces péchés qui l’empêchent de trouver son zivoug rapidement. La souffrance qu’elle endure pour trouver son zivoug est la réparation des bêtises faites dans l’incarnation passée. Donc, la chose à faire dans l’incarnation présente est de ne surtout pas retomber dans le piège et faire encore d’autres péchés et surtout de ne pas faire des péchés sexuels qui sont les péchés les plus graves, de se retenir, souffrir en silence et ainsi, quand elle aura par cette souffrance réparé ce qu’elle devait réparer, Hachem lui amènera immédiatement son zivoug.
Rav Ron Chaya
Destinée et libre arbitre
« Zivoug mine ha chamayim » : la formation du couple, c’est l’affaire du ciel. « Quarante jours avant que le fœtus ne soit formé, une voix sort du ciel et proclame: telle fille est destinée à tel garçon » (Traité Sota). Ainsi, la tradition juive considère que c’est tout vu : les conjoints sont destinés l’un à l’autre. L’environnement, les moyens, les dons, l’intelligence, la richesse, la famille : nous n’avons décidé de rien, sauf de ce que nous allons en faire, comment et pourquoi nous allons les utiliser. Prenons un exemple pour simplifier : ce n’est pas moi qui ai décidé de rencontrer Rachel dans cette réunion, mais c’est moi qui ai décidé de lui répondre quand elle m’a adressé la parole. Là commence et s’arrête aussi la destinée: nous avons bien une bonne étoile, mais il dépend de nous de l’utiliser et de la faire briller ou non.
Qui doit-on chercher ?
Quelqu’un qui me plaît physiquement
La Torah interdit les mariages qui ne sont pas pleinement désirés des deux côtés (les sources qui rapportent le contraire sont parfaitement fausses). Il n’est donc pas recommandé de choisir quelqu’un qui nous déplaîse physiquement. L’attirance physique est importante non seulement pour le plaisir des yeux, mais parce que le rapprochement physique est un aspect fondamental et sacré de la vie. Eh oui, et c’est plutôt important si l’on veut des enfants !
Quelqu’un qui sera le père (la mère) de mes enfants
À qui je voudrais que mes enfants ressemblent ; on oublie souvent cette question-là.
Quelqu’un qui sera une aide à mes côtés.
Quelqu’un qui sera là, positif, confiant, qui saura m’encourager et m’aider à dévoiler ma personnalité et à réaliser le but que je poursuis et pour lequel je suis ici, sur cette planète. Pas un maître, encore moins un gourou ; pas quelqu’un qui dirige ma vie, mais quelqu’un qui m’accompagne, avec lequel je vais construire des projets communs. Ensemble dans certaines réalisations ; à côté, dans d’autres, parfois séparés, toujours dans le respect de nos personnalités propres. (Ezer kénègdo)
Quelqu’un avec qui je partage
Mes buts et mes idées fondamentaux :
Lors d’un premier mariage et au moment de fonder une famille.
On veillera particulièrement au degré d’engagement dans le judaïsme, ce qui aura un impact décisif sur l’éducation des enfants, des écoles, la ville, le pays où je désire vivre, le choix des vacances, des dépenses, etc. Certains de ces critères, s’ils ne sont pas discutés dès le départ, feront l’objet de sérieux conflits dont le couple ne sortira pas facilement. Ceci se voit pourtant de moins en moins en Israël où certains conjoints apprennent de plus en plus à respecter leurs différences, même en matière de religion, et il faut dire que le résultat est tout à fait intéressant.
Lors d’un remariage
Et surtout s’il n’y a pas de projet d’enfant, alors le niveau de religion n’est plus si important, car ce qui compte est surtout la personne et sa capacité à construire une relation et à respecter l’autre. Si elle est capable de mettre sa famille à sa place et qu’elle est une bonne personne, alors tout est réuni pour que cela fonctionne correctement. Il n’y aura pas de conflit concernant la pratique de la tradition, parce qu’elle aura cette intelligence de ne pas vous mettre la pression, mais plutôt de partager avec vous de belles choses.
Quelqu’un d’ambitieux pour le couple
Vouloir bien faire
La volonté de s’améliorer est un point capital ; il est important avant le mariage d’avoir compris que tout est à construire, qu’il va falloir apprendre à l’autre qui l’on est (non, il ne va pas le deviner car, non, il n’est pas prophète et non, lire dans les pensées de l’autre n’est pas une preuve d’amour). Il faudra le plus vite possible expliquer comment on fonctionne, ce que l’on aime et ce qui nous blesse… Il n’y a pas le choix, on ne peut faire l’économie de dévoiler qui l’on est et de se livrer !
Et s’en donner les moyens…
Il s’agit pour les femmes de ces dernières générations de ne pas attendre, comme « la Belle au Bois dormant », le prince Charmant. Comme elle, de trop nombreuses femmes attendent le leur… des années, des décennies, tout un siècle ! Et comme elle, elles prennent racine. Bien des femmes attendent que leur conjoint vienne à elles, les comprennent, les aime, mais en omettant de lui donner le mode d’emploi. Espérer que cela se fasse juste par le pouvoir magique de la pensée, ne s’observe pas si fréquemment. Les femmes rêvent que leur prince ouvre leur cœur, mais refusent si souvent de donner la clef ! Un des projets de société prioritaire pourrait bien être de transformer les Belles au bois dormant en Guerrières entreprenantes et réalistes !
Quelqu’un que j’aime
Bien que l’amour se développe tout au long de la vie de couple, le judaïsme n’en fait pas une première condition au mariage. La Torah part du principe que si une partie suffisamment grande des points énumérés ci-dessus sont réunis, alors l’amour viendra nécessairement. Encore faut-il être amoureux avant de se marier. Si vous n’êtes pas sûr de cela, consultez avant de le
faire ! Et même si vous êtes à J-1 du mariage et que vous doutez, prenez 2 heures pour réfléchir, ne vous précipitez pas. Peut-être que votre intuition est bonne, et peut-être que vos angoisses sont juste si normales.
Le principe du Mazal
Le choix du conjoint est probablement le moment le plus important de la vie. C’est sûrement l’événement le plus fondamental et le plus difficile. Choisir, c’est bien, mais choisir le bon, c’est encore mieux. Nombreuses sont les personnes qui se trompent sur ce qu’est le Mazal véritablement, et lui donnent le sens de futur sur lequel nous n’avons aucun pouvoir de décision… c’est là que commencent les malentendus.
Quelques sources du judaïsme
« Il y a quatre mystères dont je ne connais pas le secret : le chemin que suit l’aigle dans le ciel, du serpent sur le rocher, du navire au cœur de la mer et le chemin que suit l’homme pour trouver une jeune fille ».
(Proverbes XXX, 18-19). Il est aussi difficile de former un couple que de couper la mer rouge (Rabba bar Hana, au nom de Rabbi Yohanan)
Le Mazal se construit plus qu’il ne se reçoit.
Le judaïsme prétend qu’à chaque personne correspond un « Mazal », littéralement : une chance. Le Mazal est la personne « qui nous est
destinée ». On devrait dire « celle qui nous est le plus destinée ». Le Mazal est la personne avec qui nous allons réaliser le but de notre vie. C’est celle qui nous correspond.
Selon certaines sources, on ne se marie pas toujours avec son Mazal, on peut le laisser passer, rater l’occasion, ne pas le reconnaître. Selon d’autres sources, si l’on a laissé passer son Mazal c’est que qu’il l’était pas ! Car un Mazal, ça ne se rate pas.
Quoi qu’il en soit, libre arbitre et volonté peuvent parfaitement transformer un parti n° 2 en un parti n° 1 : le mariage étant comparé à un édifice en construction, il est toujours possible de modifier les matériaux de base, si bien que la réalisation finale (à notre initiative) peut devenir encore encore plus belle que celle prévue par le plan initial (à l’initiative du plan divin). Ainsi le disait Moshé Dayan : « j’aide Dieu à réaliser son plan »
En d’autres termes, une autre personne que celle prévue au départ par Dieu, peut devenir notre « Mazal », notre chance. Tout se crée et tout se répare : si je n’ai pas reconnu mon prince charmant quand il m’est apparu, et s’il est parti pour d’autres horizons, il m’est toujours possible de faire en sorte qu’un autre le devienne : « tu n’es pas mon élu, mais tu le deviendras ».
Mais alors, et les remariages ?
La personne avec laquelle on se marie pour la 2ème fois peut tout à fait être notre Mazal. A contrario, cette deuxième personne peut aussi ne pas être le Mazal, car c’était celle dont on a divorcée qui l’était. « Je me suis marié une première fois, mais elle n’était pas mon mazal, cela n’a pas fonctionné et nous nous sommes séparés; c’est ma seconde épouse qui est mon mazal » ! Simon a raison, ou bien il a peut-être tort ! Soit il a laissé passer son mazal, soit il vient de la trouver. Peu importe d’ailleurs, car la question n’est pas de savoir quelle est la source de l’âme de la personne avez laquelle nous vivons, et si elle est bien notre moitié. Ce qui est vital, c’est de se préparer à en faire notre reine ou notre roi, c’est à dire celle avec laquelle nous allons gouverner notre vie.
ecoute-juive.com © Copyright Malka Barneron. (Madéhat Néssoua – Thérapeute de couple – Accompagnement pour les conflits dans la famille – Coaching pour la Alyah – Choisir sa place dans le judaïsme)